Novalis et la poésie originelle
Le 15 janvier 2007 par Laurent Margantin
Dans les Grains de pollen publiés dans le premier cahier de l’Athenäum (mai 1798), Novalis écrit : "Nous sommes en mission : appelés (berufen) à la formation de la terre"[1]. Pendant la même période, ses cahiers de notes sont parcourus d’éloges de la poésie et du "poète transcendantal", qui paraît être le seul à pouvoir accomplir cette Bildung der Erde. On peut y lire par exemple : "Le poète véritable est omniscient et est un monde réel en miniature" ; "L’homme authentiquement moral est poète" ; "L’artiste se tient au-dessus des hommes, comme la statue sur son piédestal" ; "Seul un artiste peut deviner le sens de la vie"[2]. Qu’en est-il de ce lien si secret, si profond et si intense qu’établit Hardenberg, dès les premiers mois de son séjour à Freiberg, entre le chaos de la terre et la parole poétique ?