Présence-absence
Existe en nous cette grande arrière-pensée inexprimable, au plus proche d’une brièveté mentale, où le langage est geste, vision. L’écriture est alors une expérience du rythme qui demande une énergie considérable car en-dehors de son temps de traduction, tout est déjà perdu, enfui. Il s’agit de traduire les accents sonores de cette langue fondamentale. Non pas de décrire ou croire nommer les choses, mais créer avec les mots un état du corps équivalent à celui du moment où le langage nous traverse. Je crois que j’écris parce que j’ai pressenti ce continent muet, quelque chose d’insondable, d’inexprimable...